Pour ce 1er mai, le président de la République a souligné la création de 6.000 emplois dans le service public depuis une année, une projection de 2000 dans le privé et un appel aux fonctionnaires pour diversifier leurs sources de revenus. Retour sur les grandes lignes du discours à la Nation à l’occasion de la Journée du travail et des travailleurs.
<doc7980|right>Dans ce discours livré mardi soir, le numéro un burundais a commencé par le positif dans la création d’emplois au Burundi :
– la construction et la réhabilitation des routes en terre battue ou bitumées, et le [pavage des voies urbaines->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4578] aura permis à environ 8.700 personnes d’avoir des revenus réguliers
– le secteur de l’Énergie et des Mines qui a embauché, avec "des effectifs qui iront croissants au fur et à mesure que les projets entreront en phase d’exécution"
– le secteur du service public, avec 4.756 emplois dans l’Enseignement primaire et du personnel administratif au niveau du Secondaire, 350 postes pourvus dans la Santé (médecins, infirmiers, agents de laboratoires, etc) tandis que les Forces de Défense Nationale enrôlaient 961 candidats
– le privé quant à lui porterait 1900 sociétés ayant obtenu l’autorisation de fonctionnement à date, avec 206 milliards de Fbu d'[investissements->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5098] pour ces projets et 2.000 emplois à pourvoir …
– par ailleurs, le gouvernement travaille à la mise en place d’un projet de création d'[emplois pour les jeunes ruraux->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3969], d’une Politique nationale de l’Emploi au Burundi (avec l’aide de la BAD, du PNUD, du FIDA et du BIT) et d’un Observatoire de l’offre et de l’emploi opérationnel dans chaque province. Ce dernier procèdera à "la collecte des informations sur les emplois disponibles et les programmes de formation nécessaires, … pour des données sûres pour la planification", a précisé Pierre Nkurunziza
Le chef de l’Etat a ensuite rappelé les actions de soutien au pouvoir d’achat des ménages, dont :
– la suppression de l’impôt professionnel sur le revenu pour ceux qui ne touchent pas plus de 150.000Fbu (et ceux qui le payent donnent 30% de leur salaire au lieu de 35%), une mesure qui touche 62.874 sur 88.256 fonctionnaires (71% du secteur public)
– la gratuité des soins de santé pour les mères qui accouchent dans les établissements publics et pour les enfants ne dépassant pas l’âge de 5 ans, couplée à l’introduction de la Carte d’Assistance Médicale (CAM) pour les personnes en dehors de ces catégories. Par ailleurs, a tenu à souligner le président, "les soins des membres du personnel œuvrant dans le secteur médical sont couverts à 80% par la Mutuelle de la Fonction Publique, et les 20% restants par le Gouvernement .. un des éléments pour les stimuler à mieux s’occuper des malades"
– la gratuité de l’enseignement pour le primaire et la réduction des distances à parcourir pour les écoliers pour se rendre en classe, en multipliant les écoles
– la mise en place du programme des villages "pour résoudre la question du logement décent qui n’épargne pas les fonctionnaires", selon le chef de l’État. Concrètement : le gouvernement distribue gratuitement des parcelles, des tôles à ceux qui terminent l’élévation des murs et des plaques solaires pour l’éclairage des maisons, soit une aide évaluée à près de 3 millions de Fbu. "Plus 8.400 maisons ont déjà été couvertes", annonce Pierre Nkurunziza
Et pour ceux qui n’auraient pas remarqué, "les salaires arrivent désormais sur les comptes les premiers jours du mois", tandis que l’État a eu recours "dans des moments de famine et de hausse des prix, à l’abandon des taxes sur les vivres et le carburant"
Enfin vient le temps des conseils et des projections :
– aux jeunes, qui doivent préparer eux-mêmes leurs projets de développement en acquérant un esprit d’entrepreneuriat : "Le gouvernement n’est pas le seul ou le premier pourvoyeur d’emploi", souligne Nkurunziza
– aux fonctionnaires : "Après les 8h de travail de la journée, consacrez-vous aux activités génératrices de revenus supplémentaires" exhorte le président, qui n’oublie pas de fustiger "ceux qui passent leurs journées sur les places publiques dans l’oisiveté, les nombreux hommes qui laissent leurs femmes travailler seules, surtout à l’intérieur du pays, ceux qui perdent leur temps et leur argent dans les buvettes. Tout cela fait que le nombre des producteurs diminue alors que celui des consommateurs augment." C’est pourquoi le chef de l’État a appelé l’administration et les Forces de Défense et de Sécurité à "surveiller les lieux de rassemblements des désœuvrés ainsi que les cabarets qui ne respectent pas les heures d’ouverture". Des fonctionnaires qui devraient investir plus dans l’agriculture, "un secteur qui offre beaucoup de possibilités d’embauche, même si les terres cultivables continuent à se rétrécir"
– à l’ensemble de la population, que guette "le rythme [actuel] auquel elle se reproduit : quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas arriver au développement que nous souhaitons s’il ne diminue pas pour donner enfin la vie à ceux que le pays et les parents peuvent bien nourrir et bien éduquer"
<quote>Le Burundi est parmi les 15 pays avec le taux de chômage le plus élevé au monde, selon les données de l’Agence du Travail de l’ONU. En milieu urbain, le taux de chômage atteint en moyenne plus de 13% au Burundi, d’après une enquête »emploi » effectuée récemment par l[‘Institut des Statistiques et des Études Économiques->http://www.isteebu.bi/] sur quatre centres urbains.</quote>
Pour finir, Pierre Nkurunziza n’a pas oublié la gestion de la chose publique, rappelant que "le développement sera également possible lorsque nous serons parvenus à bien surveiller le patrimoine de l’Etat pour le préserver du détournement et de la dilapidation" … avant de saluer le travail de la CNTB : "Tout travailleur sera tranquille si et seulement si les biens dont il jouit ont été honnêtement acquis. C’est pourquoi nous réitérons notre soutien à l’action de la Commission dans sa mission de remettre dans leurs biens ceux qui en avaient été injustement chassés."
Une CNTB concernée par "un grand rassemblement au courant de ce mois de mai, dans lequel sera conviés les représentants des différents secteurs de la vie nationale, sans oublier les politiques, pour enrichir les textes de loi qui la régissent ainsi que d’autres dispositions qui aideraient à un meilleur fonctionnement."
Quant à "ceux qui se cachent pour semer la division, ceux qui ont pris la condamnable habitude de se révolter ou d’organiser des soulèvements des autres pour refuser les décisions de la CNTB", un avertissement : "Demain ils vont encourir des sanctions, car nous suivons de près leurs agissements" a martelé le Président.
