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1er Mai à Ngozi : discours en cache-cache, et les 20 travailleurs primés par Nkurunziza

04/05/2013 Commentaires fermés sur 1er Mai à Ngozi : discours en cache-cache, et les 20 travailleurs primés par Nkurunziza

Ce mercredi 1er mai, le Burundi fêtait la journée du travail et des travailleurs. A Ngozi, rythmées parfois par des discours tranchants, les festivités ont été honorées par la présence du président de la République.

Une aubaine pour enfin exposer les vraies préoccupations des travailleurs: « ça n’a pas toujours été ainsi », rappelle d’abord Tharcisse Gahungu, représentant de la Confédération Syndicale du Burundi (Cosybu). Avant d’aborder les vrais défis qui minent le secteur de l’emploi : « Certes, ce n’est plus l’heure de l’Etat presque unique employeur. Mais le peu d’emplois qu’il offre devrait être octroyé objectivement, sur base des compétences. » Dans son discours, un peu intransigeant, le représentant de la Cosybu revient sur certaines questions, qui ont un lien de près ou de loin avec les intérêts des travailleurs, qui font la Une de l’actualité nationale : « Il arrive qu’on travaille en vain. Tel est le cas des commerçants qui ont vu leurs biens partir en fumée après l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura. Notre requête est simple : que les victimes soient les premières à recevoir des stands sur le nouveau marché en construction sur la place de l’ancien Cotebu. »

Toujours dans le même propos, qui est timidement applaudi, mais qui captive l’attention de plusieurs, M. Gahungu n’hésitera pas de tirer à boulets rouges sur certains patrons qui n’ont pas jusqu’ici compris le bien-fondé de la culture de dialogue avec leurs employés. Et d’épingler le ministère de la Santé publique qui, selon le représentant de la confédération syndicale, est allé jusqu’à envisager l’usage de la force, « pensant trouver une issue au conflit qui l’opposait au personnel de la santé qui était en grève ». Un discours qui brosse les grands challenges du moment. Même la nouvelle loi sur la presse est évoquée : « Monsieur le président, ne promulguez pas un texte aussi controversé, qui prive la liberté d’expression à tout le peuple », place M. Gahungu dans son allocution, le regard fixant le fauteuil du chef de l’Etat.

Entre esquive et strict respect de l’agenda

Pas un mot sur les requêtes des syndicats. Devant les différents diplomates accrédités au Burundi, plusieurs membres du gouvernement, les hauts gradés de la police et de l’armée,…, le numéro Un burundais s’attache à son agenda après avoir précisé que toutes les réponses se retrouvent dans son discours adressé à la Nation la veille : « J’ai tout dit hier. Tout y est. » Encore dans son style, relax, mixé avec un peu d’humour, le chef de l’Etat fait de « la paix et la sécurité » son leitmotiv : « C’est la base de tout développement. Nous venons de passer plus de 45 ans à tourner en rond juste par manque de paix et de sécurité. Et si aujourd’hui nous pouvons penser et planifier à quoi ressemblera le Burundi en 2025, c’est parce que ces deux paris sont déjà gagnés ». Un discours couronné par la remise des prix aux personnalités modèles, selon Nkurunziza, pour l’an 2012. Cette fois-ci, le président de la République bouscule les habitudes de sa culture de remerciement avec des institutions en première ligne au lieu des individus.

Les 20 personnalités primées :

– Province Ngozi : pour son immeuble servant de nouveau bureau provincial, qui a été premier parmi les 50 œuvres du cinquantenaire – Commune Busiga (Ngozi) : pour avoir été classée 1ère, parmi toutes les communes, en matière de bonne gouvernance – Comité d’organisation de la fête du cinquantenaire – Direction Provinciale de l’Enseignement Makamba : une province qui a eu la meilleure note au concours national – Commune Gishubi (Gitega) : pour son village récemment construit d’environ 700 logements. 2ème parmi les œuvres du cinquantenaire – Commune Mwumba (Ngozi) : réputée pour sa politique de salubrité, de planning familial et de protection de l’environnement – Commune Kayogoro : récompensée pour sa politique efficace de développement communautaire. – Direction provinciale de l’Enseignement de Gitega, avec sa section de ‘Lettres modernes’ qui a eu le taux de réussite le plus élevé lors de l’examen d’Etat. – Coopérative de Mushonya (Karusi), qui avance à pas de géant. – Coopérative Dusangirijambo (Kayanza), engagée pour la promotion de la culture du café – Coopérative Rububu (Bururi) : un modèle dans le développement agricole. – Abbé Alphonse Ndabiseruye : pour avoir construit un complexe fait d’une école primaire, secondaire et d’un centre de santé en commune Kabezi – L’entreprise Aprosan (Muyinga) qui fabrique des sanitaires de façon moderne, qui économisent l’eau et permettent la transformation des excréments en fumier – Ferme Bernard Biranyuranwa (Bururi) : pour son bon modèle d’élevage – Francine Niyonsaba, finaliste aux récents jeux olympiques de Londres – Bryan Mugabowingabo et Yvan, deux jeunes qui n’arrêtent pas de rafler des médailles aux différentes compétitions internationales en volley-beach – Hassan Ndayishimiye, un jeune talent en tennis qui évolue désormais aux Etats Unis d’Amérique – Odette Ntahomvukiye, une judoka qui ne cesse de parler d’elle dans la sous région. – Jonathan Nkurunziza, fils de Pierre Nkurunziza : récompensé pour être le fils intelligent, pour la famille présidentielle – Mapepe (nommé comme tel) : un « fou » très connu dans les rues de la ville de Ngozi. Le chef de l’Etat l’a plutôt reconnu comme une personne qui n’a jamais manqué à aucun rendez-vous pour les travaux communautaires

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