Finalistes de la CAN junior, avec à la clé une participation dans une phase finale de Coupe du Monde. Ces joueurs font toujours rêver plus d’un. Retour sur cette belle épopée.
Contre toute attente, le Burundi, le petit poucet de la 9èmeédition de la Coupe d’Afrique des Nations Junior qui se tient au Nigeria, crée la surprise et se hisse en finale. Certes, le groupe est talentueux, mais au regard de la situation politico-sécuritaire prévalant au pays, personne ne lui prédit un tel parcours.
A ce moment, les amoureux du ballon rond ignorent une autre donne. Le gouvernement de cette époque a fait de cette participation un objectif pour redorer l’image d’un Burundi sous menace d’un embargo économique.
« C’était le pari du gouvernement. Rebondir sur la scène internationale, mais aussi et surtout se réconcilier via ce sport rassembleur qu’est le football », se souvient Hussein Nzisabira, ancien de l’ex-association de football de Bujumbura et d’Inter FC.
Conscient de l’enjeu, le pouvoir d’alors ne lésine pas sur les moyens. Tous les joueurs sélectionnés sont réunis au campus Kiriri pour un stage de préparation. Pendant plus de six mois, ils suivront un programme d’entraînement. «On devait en sorte faire qu’ils soient dans de bonnes conditions, pour qu’ils ne manquent de rien surtout. Au cas contraire, cela devait impacter sur les résultats », souligne M.Nzisabira. Un bus pour leurs déplacements, des kinésithérapeutes, masseurs spécialisés, des régimes alimentaires sont mis à leur disposition.
Les Rukundo Mbanza, Saleh Omar, Morki, rivaux en championnat, deviennent copains. Une vraie complicité s’installe. « Le moment était venu d’apporter notre pierre à l’édifice. Etre de bons exemples pour la jeunesse, d’autant plus qu’elle était meurtrie par la balkanisation des quartiers tutsi et hutu », fait savoir Blaise Butunungu, ailier droit.
Soudés, unis plus que jamais, les poulains du coach Baudouin Ribakare dit, Ndindi ne laisseront pas du répit à leurs adversaires sur le terrain.
Près d’un mémorable exploit …
Après un baptême de feu quasi réussi, qui se solde sur une courte défaite contre le Cameroun (0-1), futur vainqueur du tournoi, les autres matches sont brillamment négociés par le Burundi. A l’exemple de la seconde rencontre qui l’oppose à l’Ile Maurice (2-1). Les dribbles chaloupés de Rukundo Mbanza, les démarrages sur le flanc droit de Blaise et la maîtrise sans égale au milieu du terrain de Daudi Shabani donneront du tournis à la défense mauricienne.
« Après ce match, les autres sélections ont commencé à s’intéresser à notre chatoyante équipe. Un vrai régal à la regarder évoluer sur le terrain », se rappelle avec joie P.S., un fan.
Seul restait l’épreuve des lionceaux sénégalais de la Teranga pour valider le ticket des demi-finales. Et pour ce, même un match nul leur suffisait. Parole qu’ils vont tenir. A la fin du temps réglementaire, le score est de parité (1-1). « Durant la rencontre, Ndindi a eu l’ingéniosité de renforcer le milieu axial. Sinon, on n’aurait pas échappé aux assauts sénégalais », se remémore encore Blaise.
La demi-finale contre le Mali s’annonce ardue. Ce dernier a survolé son groupe, tenant même tête au pays hôte (3-3), pourtant donne favori.
Ndindi, réputé pour son amour du jeu offensif, fait l’impensable. Il décide de laisser les Maliens prendre le jeu à leur compte. Les Burundais ne devant procéder que par contre-attaques. Une stratégie payante. En une heure de jeu, le match est plié grâce à deux buts de Rukundo et Massoudi. Wilonja ne se chargeant que d’alourdir la marque, en inscrivant le troisième but. « Un moment de plénitude après le match. Personne n’en revenait qu’on soit qualifié pour la finale », dit M. Butunungu . Cette belle aventure connaîtra un sort funeste en finale avec un cinglant (4-0) contre les Camerounais. Pour M. Nzisabira, la fédération de football du Burundi (FFB) doit revoir sa politique. Et d’insister sur « les états généraux du football pour une refonte de cette discipline. »
Un beau souvenir de VITALO alors qu’aujourd’hui cet équipe vole en éclat. La dernière rencontre avec l’équipe du Gabon le week end passé nous a fortement déçu.
Ahh les Intamba juniors! La génération dorée du football burundais. Merci pour le rêve, merci pour tous ces moments de joie et de concorde alors que le pays était à feu et à sang. Qu’est ce qu’il est ingrat le Burundi!
Même maintenant ce n’est pas les talents qui manquent, il faudrait plus d’encadrement.