En vue de ne point oublier les crimes commis en 1972 et de rechercher la vérité de ce qui s’est vraiment passé, le CENAP et l’AMEPCI ont organisé ce vendredi, 27 avril 2012 un café de presse, à Bujumbura.
<doc3773|right>A la veille de la mise en place de le CVR (Commission vérité réconciliation), et au lendemain des fouilles des restes du Roi Ntare V, les défis de la période 1972 restent nombreux et difficiles à relever.
C’est donc sous le thème « Crimes de 1972 face au défi de l’effacement de la mémoire et la problématique de connaitre la vérité » que le CENAP (Centre d’alerte et de prévention de conflits) et l’AMEPCI (Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux) ont organisé cette rencontre.
Salathiel Muntunutwiwe, consultant historien, a indiqué que pour sortir de cette spirale de la violence, " il faut d’abord le reconnaitre et ne point l’oublier. " Ainsi donc, la commémoration des événements de 1972 est nécessaire car " elle pourrait être une porte de sortie de la violence si et seulement si elle est un lieu de rencontre de toutes les mémoires ", a-t-il ajouté.
En outre, seule la recherche de la vérité historique qui est la somme de toutes les autres vérités (émotionnelles, médiatiques, politiques…) pourra réellement servir de socle de réconciliation de tous les burundais, explique le consultant.
Cette vérité sera aussi la somme de tous les témoignages hutu et tutsi écrits pendant l’histoire. Ils serviront avec d’autres documents à la réécriture de l’histoire du Burundi, précise M. Muntunutwiwe.
Mais plus le temps passe, plus les documents historiques (témoins survivants, tombes individuels, fosses communes, lieux de mémoires…) s’effacent. " Le temps a un impact considérable sur la connaissance de la vérité " souligne Merius Rusumo, expert en justice transitionnelle. Il faut donc faire vite et coucher tout sur papier pour conserver toutes les preuves, ajoute-t-il.
Notons que ce café de presse avait vu la participation des représentants de divers partis politiques ainsi que des acteurs de la société civile.