Depuis le 28 avril, cinq grandes conférences de témoignages et de réflexion sur les « événements de 1972 » sont prévues par le Sénat du Burundi. Elles vont se clôturer le 25 juin courant. Le but est de se souvenir et bien qualifier les « événements de 1972 » au Burundi. Dès la première rencontre, de nombreuses questions ont taraudé l’opinion. Premier écueil, le Sénat burundais est-il compétent de « qualifier » les crimes cycliques commis dans notre pays, dont ceux de 1972 ? Que cherche-t-il aujourd’hui dans cette entreprise ? Ne risque-t-il pas d’y avoir chevauchements avec le travail qu’est en train de mener la Commission Vérité et réconciliation, CVR ?
Lors de la troisième conférence organisée à Gitega à l’intention des responsables des médias, le président du Sénat a estimé qu’il est du « devoir des Burundais de qualifier eux-mêmes ce qui s’est passé en 1972. » Durant les débats, certains participants ont même proposé que la qualification de « génocide » soit retenue, suggérant que les Nations Unies soient saisies en vue d’une reconnaissance internationale de ce crime. Pour l’activiste politique burundais Tatien Sibomana, le pouvoir pourra qualifier les faits, mais cela n’aboutira ni à la vérité recherchée, ni à une justice impartiale et, encore moins, à la réconciliation. Le parti CNL estime, quant à lui, qu’il revient aux Nations Unies de qualifier ces crimes. Deux camps s’opposent diamétralement sur la façon de qualifier ces crimes. Pourtant, tous sont Burundais, politiques, instruits.
A la demande de la mise en place de la Commission d’Enquête Judiciaire Internationale (CEJI) en 2002 par le Président d’alors, les Nations Unies envoient la mission Kalomoh au Burundi en vue d’apprécier les opportunités et les modalités de sa mise en place. Le Conseil de Sécurité décide par la résolution 1606 du 20 juin 2005 deux mécanismes devant agir conjointement en remplacement de la CEJI et de la Commission Nationale Vérité et Réconciliation (CNVR) prévues par l’Accord d’Arusha, à savoir un Tribunal Spécial attaché au système juridique burundais, et une CVR. La composition des deux structures devait être mixte. Pour le nouveau parti arrivé au pouvoir par les élections de 2005, la CVR doit avoir la qualité de saisir le Tribunal spécial et déterminer les crimes à soumettre à sa compétence. Aussi des consultations populaires seront menées par la voie de la Commission qualifiée de Ntanyungu-Ngendahayo.
Pour le moment, l’ONU reconnaît le génocide des Arméniens (1915-1916), le génocide des Juifs- la Shoah (1941-1945) et le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Ce qui s’est passé en 1972 au Burundi est qualifié de génocide par les uns, de répression aveugle par les autres. Qu’est-ce qui manque pour que l’on arrive à la « Vérité »? Cela fait mal aux familles des victimes et aux survivants de la tragédie de 1972 et d’autres dates sinistres de notre histoire. Il faut que les crimes soient objectivement identifiés, qualifiés, les auteurs détectés. Les générations actuelles et futures ont droit à la VÉRITÉ. Plus jamais ce constat de certains cyniques étrangers : « Au Burundi, il n’y a pas de vérité, à chacun sa vérité. »
Chacun veut effectivement avoir sa vérité sur 1972. Il faudra bien un jour nous résoudre à réfléchir sur ce proverbe chinois à savoir que la vérité est le point d’équilibre entre deux contradictions.
Mes chers amis ne cherchent pas de midi à 14h00 des solutions de Nations Unies avant que nous les Burundais n’ayons les yeux pour voir les corps que le CVR est entré de déterrer partout sur l’étendue du pays et chercher d’autres définitions que vous voulez? avant tout ce sont des Burundais qui ont été tués par leur confrères et les preuves sont maintenant irréfutable, peu importe des discours politiques qu’on peut avancer. Qu’on le veuillez ou pas? On est devant une réalité de fait avec des preuves matérielles. Et demain devant l’assemble et le sénat vont prononcer et donner la qualification et ses gens que vous appellent ONU, vont venir pour confirmer ce que les représentants du peuple ont constater. Fini la petite diplomatie!!!!
A chacun sa vérité manipulée jusqu’au ridicule comme celle Niyonzima Hermes écrite dans son livre et puis niée lors de la conférence de Ntiba. Celle de Mpasha qui trompe des Hutu et les achemine
à l’abattoir pour renier son projet et attribue la tromperie à Micombero. Casimir du palipehutu n’y vas pas par 4 chemins: c’est Micombero qui a trompé des hutu en passant par les Mulelistes…comment peut-on avancer si personne n’accepte sa responsabilité ?
Donne ta version des faits et rien que les faits. Ce n’est pas par tes réactions réactionnaires que tu fais avancer le débat et/ou la VÉRITÉ. Les temps des intox et/ou infox sont révolus. Ce n’est pas qu’un, deux, trois et même quelques hutu « mercenaires » soient associés dans les tueries de ses semblables que le fait génocidaire contre les hutu n’a pas été commis. Ce n’est pas non plus que quelques tutsi et/ou ganwa ou autres étrangers soient massacrés par des mulelistes congolais commandités pour des besoins de la cause ou sacrifiés par les concepteurs du génocide contre les hutu, que le génocide contre les hutu n’a pas eu lieu. C’est après ces faits historiques, ces vérités crues qui prouveront qu’il y a eu génocide ou pas contre les hutu.
Et d’après vous,comment qualifiera -t-on les massacres de ces tutsis,commis la même année de 1972?
Ce n’est pas à moi de qualifier le massacre des tutsi de 1972, il y a des instances habilitées et qualifiées pour le faire. Je ne peux que donner mon opinion comme toi ou quelqu’un d’autre peut le faire. Mon opinion donc c’est que je ne peux pas me limiter au fait matériel des tueries des tutsi, des hutu et autres étrangers, je dois voir, creuser, circonscrire le contexte et surtout identifier TOUS les acteurs (concepteurs, intermédiaires, les exécutants, complices….,) ainsi que leurs motivations et/ou leurs mobiles, leur méthodologie et les résultats de leur hécatombe avant de qualifier et je pense que c’est ce que les institutions républicaines sont en train de faire.
D’après,vous Monsieur Sakubu, comment qualifierait-on les massacres de ces tutsis,vu que vous acceptez qu’ils ont eu lieu?
Encore,une chose avez-vous les preuves prouvant que ces tutsis massacrés par selon vous des Mulelistes et quelques hutus,si je reprends les mots de Sylvestre Ntibantunganya serait des sacrifiés par la grande cause,la cause ultime de l’élimination des hutus?
Cher Emmanuel, ta réaction est celle d’un homme courageux car il s’avère maintenant que les tutsis sont devenus muets alors que il est crucial de faire face à cette déferlante machination propageant le déni sur les massacres des tutsis en 1972.
J’invite chacun de lire le livre en deux volumes du président Ntibantuganya, il y’a tout un chapitre sur ces sanglants événements de 1972. Mais dans ces « séances de propagande politique » organisées à Gitega, cet ex président se dédie complétement.
Personne n’est dupe pour ne pas y voir une stratégie de communication du pouvoir afin d’amadouer la majorité hutu qui est le gros de l’électorat burundais
@Léandre Sikuyavuga
Quid du « Génocide des Héréros et des Namas » de Namibie commis par les colons allemands?
Ce génocide a été reconnu par le pays qui l’a commis. Ce dernier vient d’accepter d’indemniser les descendants des tribus victimes. Les USA ont aussi reconnu le génocide des arméniens commis pas les turcs.
Je cite quelqu’un, anonyme: « Hier, je suis allé visiter le ‘In Flanders Fields Museum’ consacré aux 600 mille victimes péries en Belgique toute seule. A l’intérieur il est bien noté que bien qu’à la fin de la première guerre mondiale tout le monde croyait qu’il n’y aurait plus de guerre sur terre, tous les conflits depuis sont listés sur des banderoles. Curieusement, celui de 1972 au Burundi est listé comme « Génocide au Burundi » alors que visiblement chez nous on débat pour savoir si oui ou non il y a eu génocide contre les Hutu. Hmmm