Le parti Uprona souffle les 50 bougies de sa victoire aux législatives ce 18 septembre. L’aile Mukasi, une des trois dissidences de ce parti, évoque un bilan mitigé. Pour Gabriel Sinarinzi, président a.i de cette aile, le projet politique de Rwagasore, toujours d’actualité, est resté en friche.
L’Uprona est désuni. Il a trois ailes : une de Charles Mukasi, représenté par Maître Gabriel Sinarinzi, une autre de Bonaventure Niyoyankana et une troisième des contestataires de ce dernier.
Sinarinzi accuse les détracteurs du camp Niyoyankana, à la tête duquel se trouvent Jean Baptiste Manwangari, Evariste Ngayimpenda, Tatien Sibonmana et Popon Mudugu, de refuser cette célébration avant que les querelles internes à l’Uprona ne prennent fin. Et à Niyoyankana d’organiser des « veillées culturelles » au Mausolée du Prince Rwagasore.
Selon lui, dans la culture Burundaise, on va sur une tombe pour un recueillement, on y dépose les fleurs calmement et silencieusement : « Nous ne pouvons pas fêter ensemble avec ces gens. Ils ont rompu avec la morale. La tradition burundaise ne l’accepte pas. » Pour Sinarinzi, c’est la conséquence d’une déviation aux idéaux du Prince Louis Rwagasore, contenu dans son projet de société.
« Problèmes suite à l’ignorance du projet social de Rwagasore »
D’après Gabriel Sinarinzi, le 50ème anniversaire de la victoire de l’Uprona arrive au moment où le pays est plongé dans la violence, les assassinats politiques, enlèvements, exécutions extrajudiciaires, la corruption et les malversations économiques de tous genres. Pour lui, célébrer donc cet anniversaire sans faire référence à la situation sociopolitique du pays, serait criminel : « Nous devons nous associer aux Burundais qui souffrent et réfléchir sur la voie à suivre pour sortir de la mauvaise gouvernance, la corruption, les assassinats, les emprisonnements arbitraires, etc. »
La cause de tout cela est, d’après Sinarinzi, que les dirigeants du pays et de l’Uprona ont toujours ignoré le projet social du Prince Louis Rwagasore. Pour lui, c’est un projet toujours d’actualité : « Rwagasore avait priorisé l’unité nationale, le progrès, la démocratie, la justice, la liberté de la presse, la tolérance zéro et les relations internationales. »
C’est un projet qui, aux yeux de Sinarinzi, donne la voie de sortie surtout dans un pays qui a connu le génocide et qui a besoin de renouer avec le droit et la morale : « Pour y parvenir, le parti Uprona doit renouer avec son idéologie et faire sien le projet de société du Prince Louis Rwagasore. »
Sinarinzi souhaite que les Burundais exigent une justice indépendante, libre et équitable, pilier incontournable de la démocratie.
Pour rappel, le 7 octobre 1998, Charles Mukasi était président du parti Uprona. C’est à cette date qu’il s’est séparé avec l’Uprona dit de Kumugumya dirigé aujourd’hui par Bonaventure Niyoyankana.