Une dizaine de partisans d’Agathon Rwasa sont emprisonnés au cachot de la commune Busoni, depuis samedi 12 mars. Leur leader parle d’un énième rétrécissement de l’espace politique au Burundi.
Selon des sources à Busoni, une dizaine de partisans de M. Rwasa ont été arrêtés. Ils allaient rendre visite à la famille de Didace Manirabona, chef du parti Fnl-pro Rwasa, emprisonné depuis plusieurs mois, à Bwambarangwe en province Kirundo. Arrivés à Busoni, ils sont partis se désaltérer dans un bistrot tenu par une certaine Sandrine Ndayishimiye : « C’était vers 13h quand nous avons vu débarquer plusieurs jeunes du parti au pouvoir munis de bâtons. Ils nous ont intimé l’ordre de ne pas bouger, nous accusant de tenir une réunion non autorisée. »
Après quelques minutes, soutiennent nos sources, le chef de poste de la police est arrivé sur les lieux, accompagné de Fabien Bizumuremyi, président du Cndd-fdd à Kirundo, Vital Manirambona, le chef de zone, un certain Munyentwari, chef du secteur Burara, et plusieurs policiers. « Après de vives discussions, des policiers ont conduit ces partisans d’Agathon Rwasa au cachot de la commune. »
« On ne peut pas faire de la politique si les gens n’ont pas le droit de se réunir »
Pour Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, ce sont plutôt les habitants, inquiets d’une présence inhabituelle dans une maison abandonnée, qui ont alerté les forces de l’ordre. Et de marteler que de telles réunions ne peuvent se faire sans autorisation.
Contacté par RFI, Agathon Rwasa, premier vice-président de l’Assemblée nationale et leader historique du FNL, déplore un énième rétrécissement de l’espace politique au Burundi : « Le droit de réunion est quand même consacré par la loi. Un bar, c’est un lieu public, on y entre quand on veut et on en sort quand on veut. Le pouvoir, la police et les renseignements cherchent toujours à ne pas permettre aux autres de pouvoir se réunir. Or, on ne peut pas faire de la politique si les gens n’ont pas le droit de se réunir. C’est pratiquement impossible ».
D’après nos sources à Busoni, au lendemain de ces arrestations, la police a procédé à une perquisition dans ledit bar, mais rien n’a été trouvé comme élément à charge contre les 16 militants. Toutefois, nos sources affirment qu’elle a embarqué Sandrine Ndayishimiye, la propriétaire du bistrot, vers une destination inconnue.
Interrogés, Melchior Nankwahomba, gouverneur de la province Kirundo, et le procureur de Kirundo se sont gardés de tout commentaire.
Les personnes arrêtées sont Remy Sindayigaya, président du Fnl pro-Rwasa dans la région de Bweru-Buyogoma ; Mathias Bukuru, secrétaire du Fnl à Bweru- Buyogoma ; Oscar Nizigiyimana, président du parti dans la commune Kirundo ; Jean-Baptiste Rugemintwaza, président de la jeunesse du Fnl dans la commune Kirundo ; Clémence Mukaruzima, chargée des relations avec l’extérieur dans la région de Bweru-Buyogoma ; Remégie Uwizeyimana, président du parti à Busoni ; Emmanuel Murasandonyi, secrétaire du Fnl à Busoni ; Clément Rurihose, chargé de la sensibilisation et de l’éthique au sein du parti à Busoni ; Athanase Nyabenda, chargé des relations avec l’extérieur à Busoni ; Gaspard Mutabazi, chef du parti dans le secteur Murore ; Alphonse Ruti, chef du parti dans le secteur Gisenyi ; Bernard Nzobakenga, chef du parti dans le secteur Mukerwa. Joseph Miburo, chef du parti dans le secteur Gisenyi ; Issa Rugumyamuheto, chef de la jeunesse du parti Fnl dans la commune Gisenyi ; Abdul Niyonzima, Domitien Nkezabahizi, secrétaire du parti dans le secteur de Murerwa.
que fait Rwasa pour aider ses partisants? il avait dit qu’il a accepter d’entrer au gouvernement pour qu’on laisse ses partisants en paix
La liberté de s’assembler et de se réunir (à des fins pacifiques) est un droit reconnu internationalement. Dans l’échelle des droits de l’homme et dans les conventions internationales, il se situe tout en haut. Ce qui en dit long sur les méthodes gouvernementales et leur ‘attachement’ aux principes démocratiques de base. Ils auraient voulu s’assurer sur le long terme que les partenaires économiques du Burundi poursuivent leur boycott qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Et Rwasa, pendant ce temps-là, plutôt que de mettre fin à l’alliance avec les DD va poursuivre sa collaboration avec eux, vous pouvez en être sûr. Cet homme est comme les autres : le pouvoir, et rien que le pouvoir…
Voila les consequences quand on fait un pacte avec le diable.
C’est l’époque de la division. On n’aime pas des gens qui s’assoient ensemble. On veut un Burundi qui n’est pas uni, qui est divisé.
Oui cher ami,
C’est le Burundi de la terreur…
où il ne fait plus bon vivre!
Le Burundi de la haine,
le Burundi de la méfiance que fuient les barundi et les étrangers.
Oubliés les années 2000,
les années de la paix retrouvée,
les années de l’espoir, les années d’allégresse, les années des projets.
Oubliés le lait et le miel devenus larmes et sang.
O! Imana
Quelle justice? Il semble qu’ils ont ete arretes parce qu’ils etaient tous rassembles alors qu’ils etaient des responsables au niveau du parti. Tenir une reunion illegale… est-ce un crime comme ca? Au fait, il ne fallait pas visiter leur camarade emprisonne! Quelle democratie?
La difference est que les militants de Rwasa ne sont pas tues comme ceux de l’opposition radicale (Msd, Frodebu,Cndd etc…). Et puis, Rwasa lui ne se plaint pas trop car il est grand patron dans les institutions. J’ose esperer que Rwasa fait quelque chose en leur faveur pour qu’ils soient liberes demain. Probleme, Rwasa est aussi indifferent des autres… savant (….) quand il dit qu’on doit se taire quand des jeunes innocents sont tues car en 2010, ses militants ont aussi ete tues dans le silence.