Une annonce faite ce mercredi 20 mars, en commune Rusaka, province Mwaro. C’était après l’exhumation des restes d’une personne tuée dans la crise de 1993, sur la colline Mahonda.
« Le rapport provisoire de la CVR montre qu’il y a déjà 4175 fosses communes déjà identifiées », a déclaré Aloys Batungwanayo, commissaire à la Commission vérité réconciliation (CVR).
Un travail qui va d’ailleurs continuer ainsi que leur marquage. « Nous allons par après mener une enquête pour savoir le nombre des Burundais tués. Ce qui nous permettra de déterminer les moyens nécessaires pour leur inhumation en dignité. »
En attendant la découverte de la vérité, M. Batungwanayo demande aux familles éprouvées de rester sereines. Car, explique-t-il, des découvertes des restes humains peuvent aboutir à des traumatismes, éveiller un esprit de vengeance.
Ce commissaire fait allusion au comportement constaté à Mahonda, lorsque des ouvriers de l’association Dufatane Munda sont tombés sur les restes de feu Déo Nizigama. « Cela a créé un climat malsain entre sa famille et les présumés assassins. » Pour lui, il faut que les gens apprennent à individualiser le crime.
Encore une découverte cauchemardesque
A Mahonda, cette opération a eu lieu en présence de l’administration, de la police, d’une délégation du CICR et des habitants des environs.
Encore des souvenirs traumatisants après les exhumations de février 2017, en zone Makamba, même commune. Assassiné en 1993, ses habits étaient encore presqu’intacts. Ce qui a provoqué de l’émotion sur le lieu. La désolation s’observait sur les visages de la famille du défunt. Certains ont laissé couler des larmes et n’ont pas oublié ce passé douloureux. « La chasse à l’homme a commencé sur la colline Kinyovu. C’était un certain lundi, autour de 14 heures », se souvient Damas Gahungu, 65 ans, grand-frère de feu Déo Nizigama.
Ce dernier avait déménagé vers Mahonda dans une autre propriété familiale. Les deux collines étant frontalières. « Nous avions fui nos maisons. Alors, mon frère a tenté de venir récupérer certains de nos biens. Car, Mahonda était encore calme. »
Ses yeux inondés des larmes et d’une voix douloureuse, il confie que c’est à ce moment qu’il est tombé dans les mains des ‘’criminels’’. Et d’ajouter que son frère n’est pas le seul : « D’autres personnes ont été tuées et jetées dans des fosses communes.»
Mme Bernardine Nduwimana, administrateur de Rusaka, province Mwaro abonde dans le même sens : « Nous vous demandons d’identifier toutes les fosses communes dans notre commune, exhumer les restes, les inhumer dignement. Ce qui nous permettra de passer autres rites funéraires.»
Face à ces demandes, Aloys Batungwanayo, commissaire à la CVR rappelle que la finalité de cette commission est effectivement la découverte de la vérité et la réconciliation des Burundais.
Ces restes humains ont été conservés dans un endroit aménagé en zone Makamba, commune Rusaka, province Mwaro.