Triste anniversaire. Ce 22 septembre, cela fait exactement 11 longs mois que quatre journalistes du Groupe de Presse Iwacu viennent de passer dans une cellule de la prison de Bubanza.
Agnès Ndirubusa du service politique, Christine Kamikazi de la web radio, Egide Harerimana du service anglais et Térence Mpozenzi, photographe croupissent depuis 11 mois dans les geôles.
Ce triste anniversaire est mal vécu par la communauté des journalistes au Burundi et dans le monde. Les messages de soutien et de sympathie affluent et des organisations internationales tirent la sonnette d’alarme devant ce viol persistant de la liberté d’expression.
Reporters Sans Frontières demande la libération de ces journalistes arrêtés alors qu’ils ne faisaient que leur métier lors de leur arrestation.
« Ces innocents ne devraient pas passer plus de dix mois privés de leur liberté dans un pays où on prône le respect des droits de l’homme », déclare Arnaud Froger le responsable du Bureau Afrique de Reporters sans Frontières.
L’ organisation internationale pour la défense de la liberté de la presse regrette avec force que la justice burundaise n’a pas reconnu l’innocence de ces journalistes.
« C’est vraiment un grand désarroi de voir ces journalistes qui n’ont aucune perspective de sortir de la prison, car même la Cour d’appel a maintenu la condamnation arbitraire de plus de deux ans de prison ferme » ,martèle Arnaud Froger.
Pour Reporters sans Frontières le chef d Etat devrait user de sa volonté d’ assainir la justice et libérer ces Journalistes et redorer l’image du pays dans le concert des Nations. « Cela faisait un temps que sur le continent africain on n’avait pas de cas où quatre journalistes d’un même média soient emprisonnés, le Burundi ne devait pas faire l’exception. Que ces journalistes recouvrent leur liberté », insiste le responsable Afrique chez Reporters sans Frontière.
L’organisation réaffirme sa préoccupation et plaide pour la libération des quatre journalistes. Elle demande au Président du Burundi de lutter contre l’injustice pour ouvrir une nouvelle page pour la liberté de la presse au Burundi en mettant sur son agenda la libération de ces journalistes.
Human Right Watch : le nouveau gouvernement devrait renverser la donne
Lewis Mudge le directeur Afrique centrale chez Human Right Watch estime de son côté que la libération des quatre journalistes du Journal Iwacu serait un bon signe pour la liberté de la presse au Burundi. « Le Président du Burundi devrait prendre l’initiative de permettre aux médias et aux organisations de la société civile de jouir de leurs droits. »
M. Mudge déplore que ces journalistes restent plus de dix mois privés de leur liberté et souhaite que les médias puissent travailler librement et sans crainte des représailles des autorités.
Pour Human Right Watch le Président Ndayishimiye devrait libérer immédiatement ces journalistes et les autres défenseurs des droits de l’homme emprisonnés en ne faisant que leur travail pour montrer la volonté de rompre avec la trajectoire répressive.
Iwacu paie un lourd tribut son engagement à faire son travail. Pour rappel, le 22 juillet 2016, le journaliste Jean Bigirimana était enlevé à Bugarama. Son corps n’a jamais été retrouvé.