Mardi 05 novembre 2024

Société

¨Ne pas aller à l’école serait une deuxième mort pour notre confrère¨

03/09/2018 Commentaires fermés sur ¨Ne pas aller à l’école serait une deuxième mort pour notre confrère¨
¨Ne pas aller à l’école serait une deuxième mort pour notre confrère¨
Jean-Marie Vianney Hicuburundi,  le président de l’Association des Journalistes Burundais en exil est heureux de remettre la collecté réalisée  par Iwacu au profit des enfants de Jean Bigirimana

Par Nahimana Jean

¨Merci d´être mes portes-parole¨, c´est en ces termes que la veuve du journaliste Jean Bigirimana résume son message devant une équipe de journalistes burundais en exil porteuse d´un message de soutien à la famille de leur confrère du Groupe de Presse Iwacu, disparu depuis exactement deux ans et 42 jours.

Dans un quartier de la périphérie de Kigali, ses deux fils se sont bien endimanchés. Les sourires se lisent sur les lèvres de Godeberthe Hakizimana et les deux garçons du journaliste disparu . « Gode » sait qu’elle peut compter sur la solidarité des confrères de son mari pour la scolarisation de ses enfants. C’est la promesse d’Antoine Kaburahe, directeur du Groupe de Presse Iwacu et de tous ses collègues. Le média vient de récolter un peu d’argent à l’issue d’une campagne lancée pour que Douglass (10 ans) et Timmy Terry ( 5 ans) aillent à l´école. ¨ Pour ces enfants, ne pas aller à l’école serait une deuxième mort pour notre confrère¨ a souligné Antoine Kaburahe dans son message à l’épouse du journaliste.

La campagne lancée durant un mois sur internet a permis de collecter un peu plus de 2000 euros. Ce dimanche, au-delà de la remise de ce don par le président de l´Association des Journalistes Burundais en Exil AJBE, Jean-Marie Vianney Hicuburundi, les journalistes voulaient aussi dire à cette famille qu’elle n’est pas seule. Ce geste en faveur de ces deux gamins dont la scolarité ne fait que commencer va continuer. ¨Nous ne pouvons pas remplacer Jean Bigirimana certes, mais nous n´accepterons pas non plus que ses deux fils soient des « Mayibobo » (enfants de la rue)¨ a assuré le directeur du Groupe de Presse Iwacu. Il a précisé que cette campagne sera renouvelée à la rentrée de chaque année.

De nombreuses personnes à travers le monde ont répondu positivement à cet appel d’Iwacu. Très émue, l´épouse de Jean a exprimé ses remerciements à tous ceux qui ont contribué.

La famille de Jean Bigirimana heureuse d’accueillir les confrères du père de famille disparu

Courageuse, « Gode », la jeune veuve, se débrouille comme elle peut. Elle fait partie d´une association des femmes vendeuses de légumes au marches de Kicukiro, un petit commerce qui lui permet de payer le loyer et nourrir ses deux garçons. Le montant reçu va beaucoup aider cette famille explique la jeune femme d´une trentaine d´années. Elle était étudiante à l’université quand son mari a été enlevé.

La recherche de la vérité sur la disparition tragique de Jean Bigirimana reste une préoccupation des journalistes burundais. « On veut savoir, on n’abandonnera jamais à réclamer la vérité et la justice », a martelé Jean Marie Vianney Hicuburundi le président de l´AJBE.

Les actions entreprises en faveur de la famille de notre confrère semblent avoir remonté le moral des enfants du journaliste. Le jeune garçon Douglas éprouve du plaisir à commenter aux visiteurs les dessins qu’il a réalisés. Le gamin suit très bien en classe. Le soutien psychologique que la Maison Shalom de Marguerite Barankitse lui a accordé a donné des fruits. L’AJBE et tous ses membres se sont engagés à encadrer Godeberthe et ses enfants. La famille de Jean Bigirimana n’est pas seule.

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