Le système rizicole intensif (SRI), récemment adopté par certains riziculteurs, permet une économie de semences, une augmentation de la production et une bonne gestion de l’eau d’irrigation.
« Avant son introduction, on utilisait entre 80 à 100 kg de semences par ha. Ce qui est réduit entre 12 à 20 kg au maximum sur une même superficie », confie Privat Barajenguye, ingénieur-agronome du Fonds international de développement agricole (FIDA).
Le semis (ensemencement) se fait en ligne avec des écartements pouvant varier de 20 à 25 cm entre les plants au lieu de 10 cm. D’après cet ingénieur-agronome, ce nouveau système permet qu’un plant puisse avoir beaucoup de jeunes repousses (thalles). « Un seul plant repiqué au jeune âge, de 12 à 15 jours max, va avoir entre 50 à 60 thalles. »
Avec le SRI, il assure que la production est doublée voire triplée. « Là où on produisait 3 à 4 tonnes par ha, la production tourne désormais autour de dix tonnes ». Et de préciser que toutes les variétés sont compatibles avec ce système.
Il suffit, indique-t-il, de mettre en œuvre les bonnes pratiques culturales, dont un bon planage du terrain et un semis en ligne avec les écartements susmentionnés. « Si vous plantez de façon serrée, les plants se concurrencent et s’étouffent. » Il ajoute que le SRI exige également une maîtrise parfaite de l’eau et ainsi permet sa bonne gestion : « Au lieu d’une lame d’eau de 10 cm, on se limite à 5cm.»
« On y retourne après une semaine dès que l’on voit que le sol est plus ou moins bien séché pour irriguer encore », note cet ingénieur-agronome, précisant qu’il n’est pas obligatoire de laisser les racines plongées dans l’eau.
Les riziculteurs jubilent
« Sur 1 ha, la récolte se limitait au maximum à 1.5 tonnes. Actuellement, avec l’introduction du SRI, elle tourne autour de 6 tonnes », témoigne Claver Bucumi, chef du marais rizicole de Nyakijima II, à Ngozi, exploité par plus de trois mille riziculteurs. Il précise que 15 kg de semences suffisent pour un ha. Il assure que ce nouveau système a révolutionné ce domaine.
Idem pour Gabriel, un riziculteur de la commune Mutimbuzi, province Bujumbura. Sur 1 ha, on utilisait 120 kg voire plus de semences avec le système de semis à la volée, se souvient-il, et la production était faible. Aujourd’hui, sur la même superficie, il n’a besoin que de 10 kg pour récolter environ dix tonnes.
Certains riziculteurs ne sont pas conquis par cette nouvelle méthode. « C’est vrai que le sarclage se fait trois fois, au lieu de deux fois, et le nivellement est un travail dur et exige beaucoup de main d’œuvre », reconnaît M. Barajenguye, avant de nuancer : « Cet effort fourni est compensé par le surplus de production. Et le troisième sarclage permet d’enlever les mauvaises herbes de la rizière et d’avoir des graines de riz très pesantes. »
En ce qui est des fertilisants, M. Barajenguye estime qu’une partie de la quantité de semences récupérée suffit pour avoir du fumier.
Tout en espérant que l’information ci-haut écrite est correcte, je félicite le(s) chercheur (s) qui a (ont) introduit cette pratique au Bdi. Il reste à la vulgariser auprès des bénéficiaires finaux
Cher Privat,
Pourriez vous expliciter?
D’où vient cette pratique?
Elle date de quand?
Pourquoi a t elle tardé à être introduite au Burundi?
10 tonnes à l’ha?
Il me semblait que même en Chine, on n atteint pas 20 Tonnes?
Merci
la production par hectare tourne désormais autour de dix tonnes. Ce chiffre est à confirmer!!!! Voir International Rice Research Institute – IRRI Burundi,
Bravo ! Le progrès a aussi ses exigences. Sans effort et bonne gouvernance pas de développement.