Une vingtaine d’artistes burundais invités pour participer à la 44ème édition des Rencontres de folklore internationales de Fribourg se sont « volatilisés », pour reprendre les mots d’un média suisse.
Je ne ferai aucun commentaire sur cette « disparition », car fuir son pays est un choix personnel, difficile et, quoiqu’on en dise, toujours douloureux. Tous les exilés savent que personne ne quitte de gaité de cœur sa patrie. Et puis pour eux, ce n’est pas l’Eldorado qui s’ouvre, mais un chemin de croix qui commence dans cette Europe de plus en plus fermée. Mais sûrement qu’ils ont mis sur la balance ce qu’ils quittent et ce qu’ils risquent en tentant cette nouvelle vie qu’ils espèrent plus prometteuse. Un sentiment humain du reste. J’ai lu quelque part que l’on part « quand on n’a plus de raison de rester ».
Partout où ils s’exhibent, les tambourinaires du Burundi font vibrer les salles. Ils arrivent majestueux, ondulant, en jouant avec leurs gros tambours posés en équilibre sur la tête. Alors, les sols et les cœurs vibrent. Chaque danseur qui s’avance au milieu du cercle a son propre rythme, son « umurisho », et renouvelle le jeu. C’est toujours magique.
Sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux, à Fribourg, en lieu et place de toute une troupe vibrante, j’ai vu trois pauvres tambourinaires tenter de faire vibrer le public.
Certes, on peut dire que ceux-là ont honoré leur engagement, mais les tambours du Burundi ne se jouent pas à trois. C’est une prestation collective. C’ était triste à pleurer. Une image pathétique du Burundi.
D’après le journal suisse, La Liberté, après le spectacle, les trois tambourinaires, comme le reste de la troupe, se sont eux aussi « volatilisés ». En fait, c’était leur dernière danse. Avant l’inconnu. Salut les artistes…