Novembre 1918- Novembre 2018, 100 ans après le Traité de Versailles marquant l’Armistice de la première guerre mondiale. Celle-ci a influencé la suite de l’histoire du Burundi.
«Changement de puissance coloniale, passage du statut de colonie à celui du territoire sous-mandat et crise économique dû à une saison culturale ratée», entre autres conséquences de la première Guerre mondiale au Burundi.
Le professeur Jean Marie Nduwayo, chef de département d’Histoire de l’Université du Burundi, l’a fait savoir ce vendredi 9 novembre à Bujumbura. C’était lors de la célébration du centenaire, Jour J-2 de la fin juridique des hostilités.
Le Burundi fait partie avant la grande guerre de l’Afrique orientale allemande. En plus du Burundi, cette dernière comprend le Rwanda, le Tanganyika territory et le Zanzibar. Suite à la victoire des militaires belges sur les Allemands, le Burundi est occupé jusqu’en 1919 par la Belgique. Depuis, la Société des Nations (SDN) met le Burundi sous statut de mandat belge jusqu’en 1946.
Pour rappel, la SDN est une organisation internationale introduite par le Traité de Versailles afin trouver des solutions pacifiques aux conflits entre Etats, par le biais de l’arbitrage et de la mise en place des sanctions collectives contre les récalcitrants. Elle échoue à cette mission, la Seconde guerre mondiale éclatant en 1939.
Des Burundais ont aussi combattu
En plus, les Burundais ratent une saison culturale suite à la belligérance entre les Allemands et les Belges. Une partie des combats ont eu lieu sur le territoire burundais. Les militaires belges venus du Congo-Belge pourchassent les Allemands. Des Burundais combattent aux côtés de ces derniers. «Askari» est l’appellation commune qui leur est attribuée.
Le plus connu, indique l’historien, est le prince Pierre Baranyanka. Il accompagnera les Allemands jusqu’à Tabora, c’est dans le territoire du Tanganyika. Le prince Baranyanka retourne au pays après avoir appris que les Allemands ont été défaits. Il sera propulsé grand chef au nord du pays par les Belges.
D’après l’ambassadeur de France au Burundi, Laurent Delahousse, la grande guerre a emporté 300 mille personnes dans l’Afrique de l’Est. Ce diplomate appelle les Burundais a tiré la leçon de cette guerre dont le monde célèbre le centenaire de l’Armistice dans deux jours. «Il faut privilégier le dialogue, la diplomatie… pour résoudre les conflits». Il tient à rappeler que les désaccords existeront toujours, car ils plongent leurs racines dans les intérêts des uns et des autres.
Des Allemands tombés dans la première guerre mondiale reposent encore dans la province Cibitoke, au nord-ouest du Burundi.