Dans la nuit du 16 février, à Giteranyi dans le nord du pays, un jeune cultivateur, Népomucène Miburo, 25 ans, père de deux enfants (un garçon de 3 ans et une petite fille de 4 mois), est battu à mort par un groupe d’Imbonerakure.
Le crime est atroce. Mais ce qui interpelle également, c’est le mobile. Selon l’enquête de notre reporter qui s’est rendu sur place, Népomucène, lui-même Imbonerakure, appartenance que confirme la veuve, refusait la violence de ses camarades. Considéré comme un « traître » par ceux-ci, il l’a payé de sa vie.
Cet assassinat fait peur pour trois raisons principales. La première, le message derrière ce crime effroyable : dans certains groupes criminels, celui qui refuse l’ordre établi, qui ose en sortir est éliminé sans état d’âme.
La seconde raison, c’est la peur qu’inspire ce mouvement. Personne n’a osé secourir le jeune homme, battu à mort.
Enfin, à plusieurs occasions, lors des fêtes, on a vu des Imbonerakure, parés d’herbes, de bâtons et autres gourdins, parader devant la tribune, l’air martial, sous les applaudissements de hautes autorités.
Le pouvoir a toujours défendu les Imbonerakure et banalisé les protestations des citoyens par rapport aux agissements de ces jeunes.
Face à cette dérive vers la violence que l’on observe avec les Imbonerakure, je pense que le gouvernement doit donner un message sans ambigüité.
Certes, l’administration est intervenue après l’assassinat du jeune homme. Népomucène a été enterré, le 19 février, aux frais de la commune Giteranyi. Mais une commune a mieux à offrir qu’un cercueil : le droit de vivre.