Lors de sa prestation de serment, Pierre Nkurunziza a annoncé l’ouverture au dialogue et la révision de la loi fondamentale. Pourtant, il n’a pas tenu sa promesse dans la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale.
20 août à l’hémicycle de Kigobe. Le numéro Un Burundais déclare que l’article 129 de la Constitution, limitant la participation au gouvernement aux seuls militants des partis politiques, va être soumis à l’Assemblée nationale pour amendement. Il se dit respectueux de la mise en application de l’ultime décision issue du dernier sommet des chefs d’Etat de la CEA, à savoir la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le même jour, le Parlement est convoqué pour se prononcer sur les candidatures de Gaston Sindimwo et Joseph Butore, respectivement pour les postes de premier et deuxième vice-présidents de la République. Ils sont approuvés et prêtent serment. D’aucuns crient déjà la violation de la Constitution puisque la 1ère vice-présidence revient à l’Uprona, alors qu’il n’a pas réuni les 5% exigées pour entrer au gouvernement.
Pour Willy Nyamitwe, le conseiller principal à la présidence de la République, chargé de l’Information, de la Communication et des la Relations avec les médias, il n’y a aucune violation de la loi. « Nulle part, la loi ne précise le pourcentage. » Et de brandir l’article 92 : « Le pouvoir exécutif est exercé par un président de la République, deux vice-présidents de la République et les membres du gouvernement. » Et l’article 124 : « Les vice-présidents appartiennent à des groupes ethniques et des partis politiques différents. »
La coalition Amizero y’Abarundi au gouvernement : une violation ?
Dans la soirée de ce 24 août, Gervais Abayeho, porte-parole du président de la République, rend public la composition de la nouvelle équipe gouvernementale : sur 20 postes ministériels, cinq reviennent à la branche de la coalition Amizero y’Abarundi (camp d’Agathon Rwasa) qui a accepté de siéger à l’Assemblée nationale.
Cette coalition n’a pas de place au gouvernement à la lecture de l’article 129 : « Les membres du gouvernement proviennent des différents partis politiques ayant réunis plus d’un vingtième des sièges et qui le désirent. »
Pourtant, la Cour constitutionnelle soutient que l’article 129 ouvre les portes à toutes les forces politiques présentes à l’Assemblée nationale avec un score égal ou supérieur à 5% des suffrages exprimées. « Attendu qu’il faut voir dans cette notion de partis politiques, les différentes forces politiques représentées avec plus d’un vingtième à l’Assemblée nationale. » Ainsi, l’arrêt de la Cour constitutionnelle clôt le débat sur l’amendement de l’article 129 et partant du dialogue politique pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
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>>>Réactions
Aimé Magera: « Nous sommes dans une situation atypique »
Le porte-parole d’Agathon Rwasa estime que la formation du gouvernement ne respecte pas la Constitution : « C’est un arrangement face au fait accompli du Cndd-Fdd. » Pour M. Magera, l’histoire se répète. Il compare cette situation politique à celle de 1996 à la reprise du pouvoir par le président Pierre Buyoya : « Il a fait un coup d’Etat contre les institutions démocratiquement élues comme Pierre Nkurunziza vient d’opérer un coup de force contre la Constitution et l’Accord d’Arusha. » La communauté internationale, rappelle M. Magera, a menacé de prendre des sanctions, comme c’est le cas aujourd’hui. « Le président Buyoya a initié le dialogue avec le Frodebu et Léonce Ngendakumana est devenu président de l’Assemblée nationale.»
Le dialogue, insiste-t-il, doit se poursuivre malgré la participation au gouvernement des ministres issus de sa coalition. Selon lui, à l’instar de Pierre Buyoya, le président Nkurunziza doit négocier sa sortie pour laisser le pouvoir aux institutions issues des élections inclusives. « Il ne faut pas se voiler la face, le pays est en crise. »
Jean de Dieu Mutabazi : « Nous allons saisir la médiation »
Le président de la Coalition des Partis politiques pour une Opposition Participative (Copa) reconnaît que sa coalition n’a pas droit de siéger au gouvernement. Toutefois, M. Mutabazi rappelle que différents sommets sur le Burundi ont recommandé un gouvernement d’union nationale. « Cette question sera mise sur la table du dialogue.» Mais comme Copa est une coalition pour une opposition pacifique, son président assure que si la médiation s’y oppose, il prendra acte.
Jacques Bigirimana : «La Cour constitutionnelle ne convainc pas»
Le président du parti Fnl est loin d’accepter les explications fournies par la Cour constitutionnelle. Pour M. Bigirimana, l’esprit et la lettre de la Constitution ont été violés.
Cependant, Jacques Bigirimana estime que le numéro Un Burundais a les prérogatives de désigner qui il veut. « Il est le garant de la paix et de la stabilité du pays. »
Willy Nyamitwe : « Le dialogue a déjà eu lieu »
Le conseiller à la présidence en charge de l’Information et de la Communication précise que la mise en place des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat n’est que le fruit d’un dialogue soutenu entre le pouvoir et l’opposition. Selon lui, le président de la République ne pouvait pas former son gouvernement sans qu’il y ait un dialogue au préalable. « Il a toujours été le modus operandi du gouvernement Nkurunziza. »
Willy Nyamitwe fait remarquer que l’amendement de la Constitution n’a pas été annoncé comme une nécessité absolue mais plutôt comme une éventualité. « Avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle RCCB 312, il n’est nul besoin de l’amender. » Le gouvernement mis en place, conclut-il, est un gouvernement à la fois conforme à la Constitution et d’union nationale.
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Oui au dialogue, mais pour autre chose…
En déclarant que le dialogue n’est plus nécessaire, Bujumbura continue à n’en faire qu’à sa tête, parfois en se contredisant.
L’annonce de Willy Nyamitwe, conseiller principal du président Pierre Nkurunziza, chargé de l’information, de la presse et de la communication, que le dialogue est terminé, avec la formation d’un gouvernement d’union nationale, a fait l’effet d’une douche froide au sein de l’opposition. Pas plus tard que le 20 août dernier, le jour de sa prestation de serment, le président de la République a souligné que le dialogue « est une orientation politique que nous avons adoptée depuis l’année 2005 (…) Nous réaffirmons que le dialogue va se poursuivre, car c’est lui qui caractérise la bonne gouvernance. » Lundi 24 août, mise en place du nouveau gouvernement sans dialogue avec les partis politiques. A sa décharge, il n’a pas précisé que ce dialogue concernerait la formation d’un nouveau gouvernement. Mais il a promis « de mettre incessamment en place un Gouvernement d’union nationale », selon les desiderata de la communauté régionale et internationale, avec comme préalable l’amendement de l’article 129 de la Constitution.
En définitive, ceux qui croient encore à un dialogue interburundais pour régler la crise actuelle, que ce soit l’opposition ou la communauté internationale, doivent déchanter. Puisque ce dialogue concernerait aussi la reprise des élections. Or, il y a des points sur lesquels le pouvoir ne peut revenir, notamment la fameuse « ligne rouge ».
Une situation qui semble arranger Agathon Rwasa
Le seul qui ne fasse pas les frais de cette « absence de dialogue » dans la mise en place du nouveau gouvernement est Agathon Rwasa – il obtient 25% des portefeuilles ministériels -, même si le leader du FNL a toujours déclaré qu’il est pour un gouvernement d’union nationale négocié. En effet, il s’est réjoui des 5 places obtenues par sa formation politique, même s’il s’attendait à plus de postes ministériels, a-t-il déclaré sur les ondes de la radio nationale, le jour de prestation de serment du nouveau gouvernement.
Les appréhensions d’un diplomate étranger quant à la formation d’« un gouvernement qui soit réduit à quelques composantes proches du pouvoir » ne se sont donc pas vérifiées.
D’après un arrêt de la Cour constitutionnelle, sur requête du président Nkurunziza, la formation du gouvernement actuel respecte le prescrit de l’article 129 de la Constitution. Notons que cet arrêt a été rendu une semaine avant la formation du nouveau gouvernement.
D’apres Willy Nyamitwe vs avez ecrit ce que vs voulez pas ce qu’il a dit: » Je publie ici, l’interview que j’ai donnée à ce journal de « tricheurs » qui cachent mal leur malice dans la manipulation de l’information.
Quand je dis « Le dialogue a eu lieu et se poursuit », ce journal comprend « Fini le dialogue ». Et quand je conclue que « le dialogue est un exercice régulier et permanent », le journal IWACU comprend « Fini le dialogue ! » »
Source:
https://www.facebook.com/nyamitwe/posts/897669956954524
« Aimé Magera: « Nous sommes dans une situation atypique
Le porte-parole d’Agathon Rwasa estime que la formation du gouvernement ne respecte pas la Constitution
« situation qui semble arranger Agathon Rwasa »
Abarundi muratangaje: Comment Magera peut-il être porte parole de celui qu’il contredit ? Il ne porte plus sa parole, il porte le contraire.
Ikindi gitangaje aho Banki Moon ahaye abwira abarundi ngo bumvikane mu mahora, iruhande yiwe havurwa ibindi: »
Nous devons nous assurer que les Nord-Coréens comprennent en permanence que toute provocation trouvera une réponse, et qu’ils n’ont aucune chance de battre » la Corée du Sud et son allié américain, a déclaré Ashton Carter.
Le secrétaire à la Défense répondait depuis le Pentagone à des questions de militaires américains aux Etats-Unis et dans le monde entier, une semaine après des tensions qui ont failli précipiter la péninsule dans un conflit armé. »
Vyisomere aha :
http://www.voaafrique.com/content/la-coree-du-nord-n-a-aucune-chance-face-a-la-coree-du-sud-selon-pentagone/2941257.html
Biroroshe kuja kugwanira mur’urugo g’uwundi. Bo ntibemera kw’intabara ibera iwabu.
La bonne blague, le dialogue n’a jamais eu lieu. Pas grave, ce gouvernement ne survivra de toute manière pas sans l’aide internationale qu’il n’est pas prêt de recevoir puisque le dialogue est ‘terminé’, de l’aveu même du gouvernement. C’est une question de mois ou d’années. Nkurunziza a hypothéqué l’avenir du pays pour une génération. Il répondra de ce crime un jour ou l’autre…
Ariko namwe murantwenza, kugenza ubu sinzi ico muronera kuri Rwasa. Laissez-le en paix. Par ailleurs vous utiliser ses photos d’archives, preuve qu’il ne vous reçoit plus volontiers à la Ngendakumana yahora yama aravuza umunwa amaradiyo amubangukira aikiriho
Ah! Non. Vous n’allez quand-meme pas comparer Rwasa a Leonce! Rwasa me peut pas recevoir les journalistes tout simplement parcequ’il n’a plus rien a leur dire. Que Voulez-vous qu’il dise aujourd’hui? Qu’il a trahi ses propres ideaux ( si jamais il en a eu)? Que c’est un ventriote de la pire espece? Qu’il s’est prostitue a Peter pour remplir son ventre? Qu’il observe se militants se faire assassine atrocement sans broncher ? Qu’il n’est qu’un MPEMUKE NDAMUKE comme dit le nouveau langage? Tout cela nous le savons, donc rwaka n’a rien a nous apprendre. Qu’il se taise donc, il aura pour une fois dans sa vie pris une bonne decision .
Mbe iyo wiha gufatira mugahanga umugabo nka Rwasa umutuka uko wishakiye, ubona udateye isoni?? Ubwo ngo n’uko yabankiye ko mubandanya mu muhenda? none muri 2010 urazi neza ayo mwamukoreye?? Wagomba akore ayandi makosa nkarya nyene?? Ah!! uwatabazi arababarigwa muhungu??ahubwo ndakubwire murarindire akari inyuma karahinda!!!
Qui cela peut-il encore surprendre ?
Tout au long de la crise déclenchée le 25 avril, les milieux gouvernementaux ont affiché clairement leur conception du « dialogue », Que ce soit par des maneouvres dilatoires ou des acquiescements du bout des lèvres qui n’ont jamais débouché sur un engagement réel.
Si l’opposition – les oppositions – portent une part de responsabilité, je n’en sais rien. Le seul qui ait « dialogué » avec le gouvernement est Agathon Rwasa. Est-ce parce qu’il est le plus proche du gouvernement au niveau des conceptions politiques et de la révision des quotas qui semble s’annoncer ?